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Le projet porte bien son nom. Perdus en « Fond de vallée » de La Bresse, Nicolas Roux et Guillaume Toussaint ont lancé leur atelier il y a déjà deux ans et demi. Ils s’apprêtent à officialiser la mise en route de l’entreprise en 2016, mais « tout dépendra des aléas du direct », plaisantent-ils, plus détendus que jamais. On peut dire qu’avec ces deux amis, hors de question de stresser.


Une grande coloc, « où l’on est cul comme chemise ». En fond sonore, quelques riffs de guitare. En entrant, on pourrait croire que l’on rend visite à des amis si, dans l’embrasure de la porte, il n’y avait pas une flopée de skates et de snowboards.

« Tout a commencé il y a deux ans et demi. J’étais fonctionnaire, j’avais un travail dans un bureau, explique Guillaume Toussaint, qui a toujours habité La Bresse. Pour me défouler, j’ai eu envie de faire du skate, de descendre les cols. » 


"La fièvre vient très vite"


À 33 ans, le Vosgien se souvient : « Je cherchais un pote pour m’accompagner mais le problème c’est qu’on n’avait pas un rond .» Quelques mois plus tard, Nicolas et Guillaume fignolent leur premier skate. « On en a fait un ou deux. C’était pas trop mal et la fièvre est venue très vite.»


Formés avec des tutos sur le net  

Pour la suite, l’objectif est d’officialiser l’entreprise en 2016 et de créer une offre de ski pendant l’hiver. « Mais on est très exigeant, on teste notre propre matos avant de le vendre », note Guillaume. « On n’a pas le droit de se rater financièrement», justifie-t-il.


Made in Vosges


Dans dix ans, ils se voient bien reprendre une grande ferme où un atelier trônerait au beau milieu et chacun aurait son appartement. Pourquoi pas engager une troisième personne, « mais déjà s’auto-suffire et se payer tout les deux. Manger des maquereaux c’est bien, mais au bout d’un moment, c’est pas le top », rit Nicolas.


Pour le moment, l’atelier est divisé en deux parties : la presse à skate est installée dans une chambre, à côté de la salle des instruments de musique tandis que celle des snow est au rez-de-chaussée avec toute une flopée de machines, faites maison. « On a tout fait nous mêmes. La presse par exemple a demandé un an de construction ».



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Les deux amis visionnent des heures de tutoriels sur internet, récupèrent à droite à gauche du matériel, Nicolas fait une formation de neuf mois en menuiserie et le projet est lancé. « À la base, le but était de confectionner des skates originaux, de se faire plaisir ».


Après les skates, Guillaume et Nicolas se lancent dans les snowboards et désormais dans les skis. « C’est le sport national ici! C’est davantage de travail mais on toucherait plus de monde. Le skate et le snow, c’est plutôt pour des niches », indique Nicolas. Pour le moment, ils comptent une quarantaine de productions à leur actif, « surtout pour des connaissances ou par Facebook. On ne va pas chercher les clients pour le moment. »


"On est les seuls à faire cela"


Originaire de Nancy, Nicolas a posé ses bagages dans les Vosges il y a dix ans. « Il y a de quoi faire ici, c’est un bon challenge », commente-t-il. Pour eux, le département semble l’endroit idéal pour se lancer. Les pistes de ski ne sont qu’à quelques mètres de là. « Notre localisation est centrale, surtout dans notre prochaine région : 1 h 30 de Nancy, 1 h 30 de Strasbourg.» Pas question d’aller dans les Alpes, « c’est bien trop grand » tout comme la concurrence: « Ici, on est les seuls à proposer cela.» 

Les idées viennent... Pendant l'apéro !

 

Des dizaines de plaques de bois, perceuse, tenailles ou encore clés à molette sont dispersées à côté de plans millimétrés accrochés aux murs. « Tout ça… pour ça ». Dans ses mains, Nico tient un skate coloré aux brimbelles, made in Vosges donc.

Mais il y a aussi des épines de sapin et des feuilles d’arbre qui viennent décorer les planches. « On a fait appel à un pote grapheur et à quatre illustrateurs. Les idées viennent souvent lors des apéros », s’amuse Guillaume.

 

Fabriquer avec amour

 

Les deux garçons redoublent d’imagination et comptent bien jouer sur l’aspect personnalisé des productions : « Tout le monde veut quelque chose d’unique ». Pour les skates, ils laissent même participer : « Les gamins qui nous en commandent mettent la main à la pâte. »

Dans l’idéal, ils pensent à se fournir en bois auprès d'entreprises locales et pourquoi pas également à investir dans de nouvelles machines. « Parce que quand on visse les presses à la main, on ressort en nage », rit Nico. « En tout cas on ne pourra pas dire qu’on ne travaille pas avec amour. »